• Almodóvar et la Movida

    ALmodóvar et la movida

     

    Au commencement était
    la Movida...
     

    La Movida ne peut être comprise sans Pedro Almodóvar et le cinéma de Pedro Almodóvar ne peut s'expliquer sans la Movida. Ce courant iconoclaste - rattaché entre autres à la post-modernité, au pop art et au mouvement punk -, qui a déferlé sur une Espagne à peine remise de presque quarante années de franquisme, a irrigué tous les aspects de la culture espagnole dans les années 80, de la bande dessinée au cinéma, en passant par la littérature, les arts plastiques, la musique, la photographie, le théâtre, la presse, la mode, le design, la publicité, la radio, etc., abolissant les frontières entre culture d'élite et culture de masse.

    Almodóvar et la Movida

     Au-delà des productions culturelles, la Movida s'est imposée comme un mode de vie, essentiellement urbain et d'abord madrilène, dans lequel se produire de façon impromptue dans un concert, se rendre dans les lieux à la mode (El Rock, La Vaquería, ...), prendre des drogues ou participer à telle fête privée (chez les peintres Juan Carrero et Enrique Naya, Les Costus, par exemple) était autant de la culture que la Culture.

    Le jeune Pedro Almodóvar, originaire de La Mancha, qui avait débarqué en 1969 à Madrid et y avait fréquenté les milieux underground, s'imposa assez rapidement comme l'un des chefs de file de la Movida : en raison de sa personnalité, bouillonnante et extravertie, de son goût de la provocation, mais aussi et surtout, parce que le cinéma lui permit de faire de cet art hétérogène le lieu par excellence de rendez-vous de tous les participants de la Movida, associés chacun à sa manière à une création véritablement collective.

     

    L'objectif de cet « anti-cours » est de rendre compte du premier volet de la filmographie de Pedro Almodóvar, de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980) à La loi du désir (1986), sous l'angle particulier de ses liens avec la Movida dans l'Espagne post-franquiste. Autant de caractéristiques essentielles pour comprendre la spécificité de l'esthétique du cinéaste espagnol qui, à partir de Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), a su développer un imaginaire capable de toucher un public international sans toutefois renier ses origines.

    Issu d'une famille pauvre, Pedro est né en 1949, il arrive à 17 ans à Madrid. Il rêve de faire déjà de faire des films mais Franco ferme l'école nationale de cinéma. Pour vivre, il travaille dans la compagnie nationale du téléphone. C'est à cette époque qu'il fréquente la classe moyenne. il est à cette époque un touche-à-tout, il s'intéresse au théâtre et entre dans une troupe, joue de la musique, constitue un groupe punk-rock, écrit des articles et filme tout avec sa première caméra super-8.

    En 1975, il est déjà reconnu pour ses courts métrages et réalise enfin son premier long métrage (1980). Ce film Pepi, Luci, Bom est une sorte de manifeste de la liberté retrouvée. Il recense en effet, tous les interdits levés après la mort de Franco, drogue, sexe, homosexualité, critique de l'Eglise etc... Almodovar incarne (même s'il s'en défend)  la nouvelle société espagnole, celle de la movida qui correspond à l'ouverture de l'Espagne aux mouvements culturels européens après le retour à la démocratie en 1975.

    Outre les thèmes qu'il ose aborder dans son cinéma, Almodovar doit son succès par le style et l'univers esthétique qu'il a su inventer. Il présente la beauté des femmes comme un jeu d'apparences, une frivolité excessive mis en scène par des spectacles, des chansons et des stéréotypes féminins.
    Ces femmes souvent libérées sexuellement sont également confrontées à la société traditionnelle, les parents ou l'Eglise (dans la Mauvaise éducation).

    Almodóvar et la Movida

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